Riches, cruels et fardés de Hervé Claude

Une sorte de huis-clos dans un hôtel de luxe perdu sur le rivage australien, un hôtel fréquenté par des gays, quelques jours avant le mardi gras gay de Sidney, pendant une tempête, quelques clients sont là. Et puis des morts arrivent.
C’est un dix petits nègres homosexuel, un lieu inaccessible, les cadavres apparaissent les uns après les autres, qui est l’assassin ? Le livre est raconté par les différents personnages de l’histoire. La construction est astucieuse, les différents regards se croisent souplement avec plusieurs versions pour une même scène, les visions s’imbriquent et se suivent.
On ressent bien l’ambiance de ce lieu perdu au milieu d’une faune hostile (crocodiles, méduses…). Par contre la tentative pour l’auteur de créer un climat sensuel n’est pas abouti, Hervé Claude semble rester à distance de ces corps qui se rencontrent. La description du milieu homosexuel et d’une mafia qui se construit sur les nouveaux marchés que peut produire le milieu gay n’est pas exempt de poncifs (comment les éviter ?) mais aborde des points de vue intéressant, ainsi les rapports entre les anciens de la communauté et les jeunes sont bien traités.
A part ça ? Ben pas grand chose, ce n’est pas désagréable à lire, de là à dire que c’est passionnant. Le style est sobre jusqu’à la fadeur avec quelques clichés ( » Et ainsi la mort rodait. « , ce genre de truc… ).
Les personnages qui se disent plusieurs fois qu’ils vivent un roman noir, comme si l’auteur lui-même avait besoin de le préciser, qu’il n’en était pas convaincu. Juste un petit exercice de style référentiel. Une distraction sans importance.
Riches, cruels et fardés de Hervé Claude, Série Noire, Gallimard, 2002

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