Ce livre fait partie d’une collection Polar Santé la Mutualité Française, (ça ne s’invente pas ! ), bientôt une collection Polar et Impôt avec le concours du Trésor Public, ou polar et finance avec le Crédit Agricole ?…
Les intentions sont bonnes : dénoncer les magouilles des grandes entreprises pharmaceutiques. Mais à part les intentions il n’y a absolument rien à sauver dans ce livre.
C’est bien documenté, Martin Winckler montre qu’il connaît bien le monde de la médecine et du médicament, mais cela ne fait pas un roman. L’écriture est précieuse et vieillotte, les personnages sont des clichés sans intérêt, les dialogues sont ridicules, même le choix du nom des personnages est stupide. Les gentils sont gentils et polis, les méchants sont méchants et horreur ! ont des rapports sexuels à plusieurs, mais heureusement les gentils gentils vont gagner contre les méchants méchants.
C’est sûrement une œuvre de commande mal écrite, on se demande à certains moments si cela n’est pas une parodie. Mais quel en serait l’intérêt ? Juste une phrase au hasard parmi d’autres : « Et Clémentine Basileu éclate d’un de ces rires tonitruants qu’on entend sous les tropiques ». Tout est de ce tonneau. La scène d’amour entre le héros et une jolie femme qui le manipule est un sommet d’hypocrisie, de pudibonderie, de nullité, mais comment peut-on écrire comme ça aujourd’hui ? Tout cela n’est pas une raison pour s’énerver mais Martin Winckler (connu pour la Maladie de Sachs et ses prises de positions sur la politique médicale entre autres…) semble utiliser le polar comme une sorte de divertissement sans importance, « je peux écrire de la merde de toute façon c’est du polar ! » ou alors juste comme un vecteur pour donner des cours sur notre société aux imbéciles que nous sommes sans prendre un minimum soin de la forme. Désolé, mais nous n’avons pas la même vision du genre.
Mort in vitro de Martin Winckler, Fleuve Noir, Mutualité française, 2003
Mort in vitro de Martin Winckler
Si vous voulez partager