Un lycéen redoublant dans une ville lambda part en guerre. Contre quoi ? Contre qui ? Nous ne savons pas trop mais nous savons que c’est la guerre de tous contre tous. Gérald Bronner décrit un univers mental fermé sur lui-même, celui d’un lycéen qui a une rage enfouie en lui, pour qui la famille est synonyme de coups, de pleurs, les relations sexuels avec les filles toujours proche du viol, un jeune qui ne pense qu’à sa bite et à son flingue (réel ou imaginaire ?) qui lui permettrait de dézinguer à tout va.
Le roman fait comme le héros, il tire dans tous les sens, en petites phrases hargneuses, explosives. Et comme ça tire dans tous les sens, ça tire un souvent juste, ça tire parfois à côté de la plaque. D’un côté, une vraie méchanceté, de belles envolées, un style rapide, parlé et poétique en même temps. De l’autre on trouve de l’esbroufe, une volonté de choquer parfois tape à l’œil, c’est presque trop écrit, trop pensé, ainsi cette volonté de ne pas faire qu’un roman noir mais aussi un récit apocalyptique avec des références religieuses ou mythologiques…, on sent le désir de se faire remarquer, c’est parfois un peu : » regardez comme j’écris ! Regardez comme je ne suis pas politiquement correct ! Etc. « , l’auteur a voulu trop en mettre.
Bref ça remue légèrement mais on reste à distance, à admirer le style. Il manque un regard. Au niveau du rythme, le livre est bien construit, même si on comprend assez vite où l’auteur veut en venir, et si parfois, on éprouve une certaine lassitude face aux délires répétitifs du narrateur. Malgré ces réserves, cela reste un livre à lire, ce n’est pas un livre fade, banal, on sent une réelle volonté de rentrer dans le tas, de s’imposer, de partir au combat et l’écriture est d’une richesse pas si courante, ce qui l’élève au-dessus de la moyenne des romans noirs.
Journal de guerre de Gérald Bronner, Baleine, 2002
Le roman fait comme le héros, il tire dans tous les sens, en petites phrases hargneuses, explosives. Et comme ça tire dans tous les sens, ça tire un souvent juste, ça tire parfois à côté de la plaque. D’un côté, une vraie méchanceté, de belles envolées, un style rapide, parlé et poétique en même temps. De l’autre on trouve de l’esbroufe, une volonté de choquer parfois tape à l’œil, c’est presque trop écrit, trop pensé, ainsi cette volonté de ne pas faire qu’un roman noir mais aussi un récit apocalyptique avec des références religieuses ou mythologiques…, on sent le désir de se faire remarquer, c’est parfois un peu : » regardez comme j’écris ! Regardez comme je ne suis pas politiquement correct ! Etc. « , l’auteur a voulu trop en mettre.
Bref ça remue légèrement mais on reste à distance, à admirer le style. Il manque un regard. Au niveau du rythme, le livre est bien construit, même si on comprend assez vite où l’auteur veut en venir, et si parfois, on éprouve une certaine lassitude face aux délires répétitifs du narrateur. Malgré ces réserves, cela reste un livre à lire, ce n’est pas un livre fade, banal, on sent une réelle volonté de rentrer dans le tas, de s’imposer, de partir au combat et l’écriture est d’une richesse pas si courante, ce qui l’élève au-dessus de la moyenne des romans noirs.
Journal de guerre de Gérald Bronner, Baleine, 2002
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