Ground XO de Hannelore Cayre

On retrouve avec plaisir Christophe Lebowitz, le personnage récurrent des trois premiers romans noirs d’Hannelore Cayre. Ce loser, râleur, toujours très doué pour se fourrer dans des plans foireux se lance dans le commerce du cognac suite à un héritage, et pour cela s’associe à des petits voyous pour faire un groupe de gangsta rap. Hannelore Cayre sait toujours autant faire vivre son monde de petits délinquants et d’avocats pénalistes qui essaient tous de se débrouiller dans un monde violent. Un monde sympathique, les vrais pourris étant ailleurs, à l’étage au-dessus.
Car ce qui semble toujours intéresser Hannelore Cayre, c’est la limite, entre ceux qui sont du bon et ceux qui sont du mauvais côté de la loi et de voir comment cette limite est floue, poreuse. Dans Ground XO elle s’amuse de la limite entre le bon et le mauvais goût en défendant le Gangsta Rap qu’elle oppose de façon un peu caricaturale à un art vu comme bourgeois et chiant.
Tout cela est stimulant, mais il me semble que les précédents ouvrages de la trilogie (Commis d’office et Toiles de maître) étaient plus percutants, plus agressifs, on retrouve l’écriture hargneuse, crue, directe d’Hannelore Cayre, mais ici le ton est plus léger, plus gentil. Elle perd un peu de son tranchant, de son mordant.
Cette trilogie reste dans son ensemble une œuvre intéressante et singulière, et Cayre une auteure à suivre dans le monde du roman noir.
Ground XO de Hannelore Cayre, Métailié, 2007

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