Deux sœurs isolées et célibataires qui habitent ensemble et séquestrent un homme de passage, l’intrigue du livre est très vite posée, on se retrouve tout de suite au milieu des nœuds qui bloquent toute vie dans ce village de la campagne italienne.
Les personnages des sœurs sont au final un peu attendus, entre la forte pas si forte au fond et celle qui est dominée et qui se réfugie dans des rêves naïfs. Le trauma initial donne à ce livre une trame classique, mais l’auteure évite le roman basé sur le sadisme que la situation initiale pouvait laisser attendre.
Par contre on s’immerge dans le lieu, la maison, quatrième personnage du livre, avec son champ derrière, cet espace qui semble loin de tout, qui paraît rassurant et étouffant comme un cocon. L’auteure sait nous faire partager les sensations des personnages, on respire avec eux, elle sait aussi nous faire toucher leur folie grâce à une construction qui mélange le passé et le présent, les souvenirs, les rêves et la réalité, une construction qui ne cesse de revenir sur les mêmes thèmes, la solitude, la famille, la dépression, la dépendance entre les sœurs, etc.
Ainsi le récit est à l’arrêt, tout s’est déjà passé, tout a déjà eu lieu. L’effondrement.
Barbara Garlaschelli nous le fait vivre grâce à une écriture à la fois chaude, enveloppante et parfois coupante, rapide.
Deux sœurs de Barbara Garlaschelli, traduit de l’italien Sophie Bajard, Rivages/Noir, 2007
Deux sœurs de Barbara Garlaschelli
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