Un homme part brusquement à New York laissant tout derrière lui sauf son chien. Cet homme d’une beauté sidérante va dériver. Mais il se passe des choses étranges, surnaturelles.
Dans le milieu du polar empli de mécréants alcooliques, oublieux de la religion, voir libre penseurs ou anarchistes, la question » qu’en est-il du corps de dieu ? » est une question que peu se posent. De même je ne pense pas que beaucoup d’entre eux se demandent ce que signifie être un saint et en quoi le doute nourrit la foi (si j’ai tout compris). Bref un roman qui tranche avec le reste du roman noir français.
Bronner est un mystique. Et pourquoi pas.
Il sait créer un climat mystérieux, par petites touches il arrive à nous intriguer, on se demande pourquoi ces chiens se regroupent pour commettre des méfaits par exemple, seule la fin est décevante par rapport à ce que promettait le reste du récit.
En plus d’un univers, il est évident que Bronner a une écriture à lui faite de phrases courtes, exclamatives, interrogatives, un vocabulaire cru, sobre et parfois suranné.
Mais si le style est plus maîtrisé, on retrouve les défauts de son roman précédent, une pose parfois désagréable, une volonté de mettre à distance le lecteur. On a l’impression de visiter une belle architecture froide. Avec parfois une certaine complaisance : comme cette description des femmes toujours vus par le narrateur comme trou, réceptacle…, même si ce n’est pas Bronner qui parle mais son héros, on sent une volonté de faire dans le malsain, le politiquement incorrect un peu facile. Le jour où Bronner voudra moins en faire, en montrer, il pourra devenir un grand écrivain.
Qu’en est-il du corps de Dieu ? de Gérald Bronner, Ultimes, Baleine, 2002
Qu’en est-il du corps de Dieu ? de Gérald Bronner
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