Roman noir qui se passe dans le milieu gay, travesti d’Istanbul. On est loin des vieux « hard boiled » machos et la principale qualité de ce livre est de nous faire découvrir un univers dont on parle peu, jusqu’à ce langage, le lubunya, argot utilisé par les homosexuels pour éviter la répression.
Le héros (héros le jour, héroïne la nuit) est une tenancière d’un club de travestis et se met à enquêter sur la mort d’une de ses filles, Bisou.
L’enquête proprement dite n’est pas d’une originalité folle, et l’auteur prend son temps pour la dérouler, parfois un peu trop de temps, le récit aurait peut-être gagné à être plus nerveux, même si une certaine langueur donne son atmosphère au roman. Il prend son temps aussi pour nous faire entrer dans l’univers de son personnage principal, un univers teinté d’ironie, touchant et assez drôle. Mettant autant de soin dans sa toilette, ses vêtements que dans la résolution de l’enquête, il/elle devient très attachant/e.
Intéressant aussi comment l’auteur joue sur la sexualité, passe du masculin au féminin et inversement pour le même personnage, créant un flou, une écriture transgenre.
Un livre sympa et modeste qui nous permet de découvrir un nouveau pays du roman noir.
On a tué Bisou ! de Mehmet Murat Somer, traduit du turc par Gökmen Yilmaz, Actes Noirs/ Actes Sud, 2007
On a tué Bisou ! de Mehmet Murat Somer
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