L’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours de Marc Ruscart

L’intrigue pourrait être intéressante, cette plongée dans l’univers de la nouvelle mafia russe, des conflits d’intérêts entre le pouvoir politique et financier, il y a de la matière, surtout que l’auteur semble connaître son sujet. Tant qu’on est dans cette enquête, c’est bien, mais le problème, parce qu’il y a un gros problème, c’est le nombre de références de toutes sortes, l’intrigue se déroule puis l’auteur ne peut s’empêcher de citer tel écrivain, de parler de tel cinéaste, tel musicien, etc. ça étouffe et rend la lecture laborieuse, surtout qu’il le fait avec un ton sentencieux de vieux prof, c’est dommage. Avec en plus un aspect « c’était mieux avant ». Avant on se révoltait il y avait des luttes ouvrières, avant il y avait tel artiste nettement mieux que ceux d’aujourd’hui, etc. De même les pages sur la Bretagne et les bretons fiers et combattants, on n’en peut plus ! Le roman noir est un roman en prise avec le monde, ici tout le versant enquête russe remplit ce rôle mais la nostalgie débordante nous fait revenir en arrière sans cesse.
Ce livre pourrait avec moitié moins de pages être un très bon roman noir nerveux et efficace, là ce n’est qu’un pensum indigeste.
L’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours de Marc Ruscart, Rivages/Noir, 2007

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