Une histoire riche et bien charpentée, une intrigue solide relancée par l’entrée de nouveaux personnages au fur et à mesure, un très bon début.
Un style agréable même si dépourvu d’originalité, il est là pour illustrer l’histoire et c’est tout.
Comme thématique on trouve tous les problèmes du monde : guerre, mafia, prostitution, la Yougoslavie, l’Afrique, les sans-papiers, Biard veut peut-être trop en dire. Bien documenté. Quelques caricatures comme ce Kamel un peu attendu dans ce rôle (et dont le parlé verlan passe mal à l’écrit), où le père communiste orthodoxe qui rejette son fils semblent déjà vus. Le personnage principal du photo-reporter reste intéressant. Bref un roman solide qui ne se dépare pas d’une bonne conscience de gauche contre les horreurs du capitalisme. Quelques passages trop explicatifs, trop soulignés, trop appuyés. Un peu le complexe du prof. Le problème est que je ne me suis pas senti très impliqué, comme à distance, voyeur, moi-aussi de la violence décrite, espérant presque l’escalade dans l’horreur. Ça m’a questionné sur ma place en tant que lecteur, et sur la place de l’auteur. Vu le sujet, on devrait sortir révoltés de ce livre, ou en tout cas, remués, alors qu’il me semble qu’une fois le livre fini, l’impression qui domine est celle d’avoir lu un roman noir efficace. Juste ça. Je ne suis pas sûr que ce fût l’unique ambition de Patrick Bard.
L’attrapeur d’ombres de Patrick Bard, Éditions du Seuil, 2004
L’attrapeur d’Ombres de Patrick Bard
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