Au service secret de sa sainteté de Patrick Raynal

Cette histoire d’un ancien militant d’extrême gauche, passé par la lutte armée, devenu curé en Afrique qui se trouve à faire une mission très spéciale pour le Vatican dans une principauté imaginaire qui ressemble à d’autres, éveille tout de suite l’intérêt. Patrick Raynal nous plonge en quelques pages dans son sujet. C’est simple et efficace.
Cette principauté est un décor qui permet à l’auteur de mettre en scène un univers propre, lisse, aux lustres scintillants mais dès qu’on gratte un peu, on aperçoit la pourriture. Cela permet à l’auteur de décrire la violence froide du capitalisme.
L’écriture est solide, précise mais, peut-être à cause des salons feutrés de l’aristocratie, paraît parfois surannée.
Patrick Raynal a une écriture claire et rythmée pour raconter ce roman d’espionnage à l’ancienne où l’on retrouve cette impression que tout le monde manipule tout le monde, où on ne sait plus trop quel jeu joue le héros.
De nombreux dialogues, des descriptions courtes. Ça se lit vite. On perçoit aussi un certain détachement qui est en accord avec l’action de ses héros qui exécutent une mission qui ne les concerne pas vraiment, comme un dernier combat, une façon de reprendre les armes une dernière fois. C’est ce versant là qui est le plus intéressant, ces retrouvailles entre anciens combattant de la révolution, parce qu’on l’imagine plus proche du ressenti, du vécu de l’auteur, plus que l’univers de l’aristocratie, de ses princes vieillissants, de ses princesses sacrifiées.
Au service secret de sa sainteté de Patrick Raynal, Éditions l’Écailler, 2012

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