Un bon petit polar qui part sur le principe de la collusion on met un village près de Cahors, des paysans, un noir mal accepté, des trafiquants de drogue colombiens, un fugitif, et on attend de voir comment ça va se rentrer dedans. Procédé souvent efficace et assez jouissif.
Surtout que c’est cohérent avec un des objectifs du livre, de confronter l’idée de mondialisation avec un petit territoire, ce qui donne une vision politique à l’ensemble, un côté « agir local, penser global » qui se coule bien dans le roman, par des actes, des crimes, plutôt que par des discours.
Tout ça est pas mal, l’écriture impulse un rythme avec peu de descriptions, des phrases courtes pour accélérer le mouvement, des dialogues pour expliquer la situation, DOA maîtrise son sujet.
Difficile pourtant d’être vraiment touché, ému, ou angoissé pour les différents personnages, le problème est qu’ils sont ce qu’on attend d’eux, le fugitif, dur au cœur d’or, le couple mixte qui subissent mais qui sont fiers, les paysans racistes, le vieux flic humaniste sur le tard, le tueur sadique, tout le monde semble jouer sa partition sans surprise, presque tous correspondent à la stigmatisation prévue. DOA semble essayer de nous emporter par une violence plus importante (torture, dépeçage) mais c’est une facilité de plus en plus courue dans le polar français, il faut que ce soit un peu trash pour crée une émotion, est-ce toujours nécessaire ? N’est-ce pas un moyen facile d’accrocher le lecteur ? Est-ce vraiment dans ce domaine que l’on doit suivre le thriller à l’américaine ?
Le serpent aux mille coupures de DOA, Série Noire, Gallimard, 2009
Le serpent aux mille coupures de DOA
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Il se fait tard, je viens de remarquer que le commentaire ci-dessus n’était pas tout à fait à sa place. Je le reposte au bon endroit et vous pourrez supprimer celui-ci.
Pour Le serpent… d’accord avec vous. Pas mal, mais je n’y ai pas retrouvé la force de Citoyens clandestins. Le nouveau DOA, écrit à quatre mains avec Manotti est très bon aussi.