Le titre de ce livre est emprunté à une chanson italienne et doit être pris dans un sens ironique puisqu’il s’agit de raconter un monde où l’on ne peut faire confiance à personne. On suit le parcours d’un petit dealer qui se retrouve à trafiquer de la bouffe avariée à force de trahison, mensonge, soit la description d’un ambitieux qui travaille avec méthode, précision et dont la vie va merder pour des raisons subalternes et annexes.
On est pris dans la logique de ce héros qui est un salaud mais pas pire que les autres. C’est écrit avec humour mais sans mépris, on s’attache presque à cette crapule qui veut juste réussir dans la vie. On pense parfois aux Affranchis de Scorcese, soit l’histoire d’un homme qui ne veut pas être un plouc, les auteurs ont la même énergie que le cinéaste, ça va vite, le rythme est prenant, l’écriture d’une grande fluidité change de niveau de langage habilement, les auteurs ont le sens de la formule, de la phrase qui percute au bon moment, l’ensemble a du souffle. Si le ton est moins désespéré que dans de précédents livres de Massimo Carlotto, le fond est proche, c’est à dire comment s’en sortir dans un monde capitaliste dont la logique de compétition mène les hommes à s’écraser les uns, les autres, qu’on soit dans l’illégalité ou non.
J’ai confiance en toi de Francesco Abate et Massimo Carlotto, traduit de l’italien par Laurent Lombart, Éditions Métailié
J’ai confiance en toi de Francesco Abate et Massimo Carlotto
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